La Commission européenne a récemment décidé de repousser la potentielle interdiction de mise sur le marché des poêles et chaudières à bois les plus polluants, initialement envisagée pour 2027. Un report qui n’éteint pas pour autant les débats. Le bois reste-t-il une énergie d’avenir ou un facteur aggravant de la pollution de l’air ?
Améliorer la qualité de l’air, un objectif partagé
L’objectif européen est clair : réduire la pollution de l’air liée au chauffage domestique, en particulier celui au bois. La volonté de limiter les équipements les plus émetteurs s’inscrit dans cette dynamique. Toutefois, face aux réactions du secteur et aux enjeux économiques et énergétiques, la mise en œuvre de cette mesure est provisoirement suspendue.
Entre temps, le constat reste partagé : améliorer la qualité de l’air implique une évolution des pratiques liées au chauffage au bois.
Une énergie locale à valoriser, sous certaines conditions
Considéré comme une ressource renouvelable et locale, le bois-énergie est largement utilisé en Wallonie, où près d’un quart des ménages y ont recours. Mais son impact environnemental dépend largement du matériel employé et des habitudes d’utilisation.
Les écarts de rendement sont significatifs : un feu ouvert plafonne à 10 %, contre environ 40 % pour un ancien poêle. Les appareils récents, quant à eux, peuvent atteindre jusqu’à 85 %, tout en réduisant les émissions de polluants — à condition d’être utilisés correctement.
Des gestes concrets pour un chauffage plus propre
En attendant d’éventuelles évolutions réglementaires, plusieurs bonnes pratiques permettent déjà de réduire les impacts du chauffage au bois. Quelques ajustements, simples en apparence, peuvent transformer l’impact d’un foyer sur son environnement, le portefeuille… et sur le quotidien de celles et ceux qui l’utilisent.
- Utiliser un bois bien sec, avec un taux d’humidité inférieur à 20 %, pour limiter les fumées et les émissions de particules fines.
- Privilégier l’allumage inversé, une technique qui favorise une combustion plus propre dès le départ.
- Adapter l’utilisation de son appareil : calibre des bûches, fréquence des recharges, réglage de l’arrivée d’air… autant de facteurs qui influencent la qualité de la combustion.
- Entretenir régulièrement son installation, notamment via un ramonage fréquent, indispensable pour la performance et la sécurité.
À travers ces gestes, ce n’est pas seulement la performance de l’appareil qui s’améliore : c’est aussi l’impact sur l’environnement qui diminue, la facture de bois qui s’allège, l’air ambiant qui gagne en pureté et le foyer qui devient un lieu plus sûr. Autant de raisons de redécouvrir le feu, sous un jour plus conscient et responsable.
Accompagner les usagers vers de meilleures pratiques
Plutôt que d’interdire le chauffage au bois, la priorité est aujourd’hui d’en améliorer l’usage. En Wallonie, cette énergie peut continuer à jouer un rôle clé dans la transition énergétique, à condition d’être utilisée de manière raisonnée et efficace.
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